René Vignal, le goal volant
Denis Baud
Au-delà de leur parcours, certains sportifs se démarquent par une vie extra-ordinaire. René Vignal est de ceux-là. Gloire du football français à la charnière des années 1940 et 1950, il gagne à Glasgow, contre l’Écosse, ses galons de « flying frenchman ». Vainqueur de la Coupe de France avec le Racing, dix-sept fois sélectionné en équipe nationale, le « goal volant » a marqué de son empreinte l’histoire du football français par la modernité de ses relances, l’audace de ses plongeons acrobatiques et de ses sorties téméraires. Mais derrière l’image idéalisée par la presse sportive, se cache un personnage bien plus complexe. Le minot de Béziers, qui a débuté sa carrière professionnelle à Toulouse, obtient sa consécration sous le maillot ciel et blanc du Racing avant de revenir à Béziers finir sa carrière. La célébrité le conduit à côtoyer le Tout-Paris. Des blessures à répétition et une reconversion manquée le mènent vers le milieu de la nuit : il se fera braqueur-cambrioleur dans le Sud-Ouest. Rattrapé par la justice, dans les années 1970, il purgera sa peine au centre pénitentiaire de Muret, où – détenu modèle – il se verra confier l’encadrement de l’équipe de football des prisonniers. La trajectoire de René Vignal prend forme au moment où les sportifs deviennent ces héros des temps modernes oubliés aussitôt leur carrière achevée. Le parcours chaotique du goal volant annonçait-il déjà les dérives actuelles du sport ? Dans une certaine mesure, les questions que soulève l’itinéraire atypique de René Vignal restent d’une étonnante actualité.
Denis Baud est enseignant en histoire et géographie à Toulouse. Passionné par l’histoire du sport, il est notamment l’auteur de Alfred Nakache, le nageur d’Auschwitz (2009).
ISBN : 978-2-917971-57-4 – 142 pages, 16 x 24 cm – Prix : 17 €